Francisco Laso vient de la high-class, comme on dit au Pérou et comme en témoigne son nom complet “José Francisco Domingo Laso de la Vega y de los Rios”. Né en 1823, il est originaire d’une puissante famille aristocratique. Son père était Benito Laso, maillon essentiel de l’indépendance du Pérou et sa mère la sœur du Marquis de Villahermosa de San José.
Bien qu’ayant commencé des études de droit à Lima, il préféra apprendre la peinture à l’Academia de Dibujo y Pintura. A 20 ans, il partit se perfectionner en Europe, comme il était de bon ton à l’époque, en particulier à Paris. Il trouva une position dans les ateliers de Charles Gleyre, le même qui allait jouer un rôle capital dans la formation des futurs impressionnistes. Il voyagea à Venise, Florence et Rome où il put découvrir les grands maîtres italiens.
Néanmoins, ses voyages les plus formateurs furent sans doute ceux qu’il accomplit dans les Andes péruviennes, cette sierra, paradoxalement peut être plus dépaysante pour un Péruvien biberonné à la culture européenne que ses voyages dans le vieux monde. C’est lors de ces voyages qu’il commença à peindre des portraits d’Indiens pour lesquels on se souvient de lui aujourd’hui, bien plus que le reste de son oeuvre plus académique, que ses essais ou même que son élection comme député de Lima. Cette curiosité pour ce Pérou hors du microcosme de l’aristocratie et la bourgeoise liméenne fait de lui un des précurseurs de l’indigénisme qui allait s’imposer comme le mouvement artistique majeur du début du XXème siècle. Il mourut à seulement 46 ans en 1869, bien avant la naissance de l’indigénisme.