Il n’y a pas d’art mineur nous confirme Elliot Tupac. Le média de cet artiste sont en effet les modestes affiches qui colorent les murs de brique du Pérou. Il s’inscrit dans le mouvement culturel dit chicha, né parmi les migrants andins installés dans les grandes villes du Pérou, Lima en particulier, et qui a notamment prospéré dans la musique chicha à partir des années 1980. Ce style a été porté par des artistes comme les Shapis ou Chacalón. C’est d’ailleurs pour faire la promotion des concerts de ces musiciens chicheros qu’est né ce style d’affiches aux couleurs multicolores, non sans rappeler le drapeau arc-en-ciel du Tahuantinsuyo. Le nom lui même du style vient d’ailleurs de la célèbre boisson précolombienne de maïs fermenté.
Le jeune Elliot Tupac, suit les traces des pionniers méconnus de l’affiche chicha que sont Caribeño, Monky (Pedro Rojas), ou Maximino Valverde. Il poursuit leur travail sur la couleur et les lettres qui fait la marque de fabrique de ce style. Mais contrairement à ses ainés, plus modestes, et à l’image d’autres artistes du street art, il n’hésite pas à revendiquer la noblesse de son art. Il présente ainsi son travail non seulement sur de simples affiches, mais également sur des fresques murales monumentales dont certaines sont des commandes de la municipalité de Lima elle-même. Il a également participé à plusieurs expositions, et ce tant au Pérou qu’à l’international, notamment au Chili.