La redécouverte du Machu Picchu est le fruit de l’essor de l’archéologie au XIXème siècle qui vit de nombreux Européens, Nord-Américains et bien sûr Péruviens, partir à la découverte des ruines du nouveau Monde. Suivant leurs traces, l’Américain Hiram Bingham avait déjà effectué plusieurs expéditions au Pérou quand il arriva au printemps 1911 dans la vallée d’Urubamba. Comme d’autres archéologues avant lui, il est à la recherche de la légendaire citée perdue des Incas qu’on dit située à Vilcabamba, où se réfugia le dernier empereur Inca.
Hiram Bingham dispose de solides appuis au Pérou, et notamment ceux de Jose Nunez, Préfet d’Apurimac. Il lui offre l’assistance du sergent Carrasco, qui lui sert de traducteur et de protecteur. Sur les conseils d’Alberto Giesecke, recteur de l’université de Cusco, Hiram Bingham se rend dans la vallée de l’Urubamba, où il a entendu qu’il y aurait peut être des ruines intéressantes. Ce dernier a tenté l’expédition quelques mois plus tôt en pleine saison des pluies, mais a du faire demi-tour en raison des intempéries avant d’avoir pu les atteindre. Parvenu au même endroit, Hiram Bingham y rencontre un fermier des environs, Melchor Arteaga. Apprenant que Bingham est à la recherche de ruines, il leur indique qu’il en connaît de toutes proches. Bravant le mauvais temps, Arteaga, Bingham et Carrasco partent le lendemain à l’aube.
La petite troupe traverse sur un vieux pont de bois branlant le tumultueux fleuve Urubamba. Ils passent par des chemins escarpés et grimpent près de 600 mètres à travers la jungle, veillant à ne pas tomber dans les précipices, ni à se faire mordre par les nombreux serpents. Peu après midi, ils arrivent à une petite hutte où vivent depuis quelques années deux familles de fermiers, les Richarte et les Alvarez. Ces derniers les invitent à déjeuner et leur expliquent qu’ils y a de nombreuses terrasses dans les environs qu’ils cultivent, cachées des visiteurs indélicats et de l’administration qui souhaiterait les taxer.
Pablo Richarte, un enfant la famille âgé de 11 ans, leur sert de guide pour atteindre le site. Bingham ne s’attendait qu’à découvrir des ruines secondaires comme il en existe tant au Pérou. On peut imaginer sa surprise, quand il découvrit, intacts quoique cachés par la végétation, des murs d’une grande perfection dans le grand style inca, des chambres et enfin un véritable temple dédié au soleil, semblable à celui de Cusco.
Se rendant peu à peu compte de l’importance historique du site, Bingham sollicite le soutien de l’université de Yale et du gouvernement péruvien. Il procède les années suivantes avec une équipe pluridisciplinaire aux fouilles qui allaient révéler au monde entier ce qui allait être connu comme le Machu Picchu.
Une paternité remise en question
On le sait désormais, Hiram Bingham ne fut pas le premier à redécouvrir le Macchu Picchu. Il est désormais acquis que beaucoup y passèrent après le départ des Incas, comme en témoigne l’absence d’objets en or et en argent sur le site, pillés au cours des siècles. La paternité de la redécouverte moderne est surtout désormais attribuée au Péruvien Augustin Lizarraga, qui y alla en 1902, comme en témoigne une inscription laissée sur une pierre du site, vue par Bingham qui l’aurait volontairement passée sous silence.
(les photographies ont été prises en 1911, 1912 et publiées dans le National Geographic)
Excellent texte qui aurait pu toutefois être plus long et raconter comment l’américain Bingham a volé des centaines d’artéfacts sur les lieux et les a transportés à l’univeristé de Yale. Il a fallu que le gouvernement péruvien s’adresse aux tribunaux pour forcer leur retour au Pérou! Même là, les États-Unis ont attendu sept ans avant de restituer environ les trois quarts de ce qui avait été volé. Alors aujourd’hui, quand je vois qu’un train de luxe porte le nom de Bingham, ça me lève le coeur. L”impérialisme américain n’a pas de limites et c’est la planète entière qui en souffre, heureusement qu’il y a un président comme Evo Morales de Bolivie pour modérer les ambitions du capitalisme des USA..