10 Inventions des Incas

Isolée des autres foyers de civilisation, l’Amérique précolombienne est restée à l’écart des révolutions scientifiques du vieux monde. Elle ne connaissait pas la poudre ou la boussole (inventées par les Chinois) ni la roue ou l’écriture (créés en Mésopotamie). Ce retard technologique fut sans nul doute la principale raison de la déroute des Incas face aux Conquistadors espagnols. Les Incas étaient pourtant un peuple ingénieux, comme en témoignent leurs nombreuses inventions.

Quipu – comptabilité sur cordes

Quipu.

Les Incas ne connaissaient certes pas l’écriture mais ils ont inventé les quipus. Il s’agit d’un ensemble de fils de couleurs marqués de nœuds. Chaque quipu pouvait contenir jusqu’à 2000 fils. On s’interroge encore sur l’interprétation de ces quipus mais on considère qu’ils auraient servi non seulement comme système de comptabilité, mais également peut être comme véritable langage, capable de garder trace d’histoires.

Chasqui – coursiers à pied

L’empire Inca, le Tahuantinsuyo était gigantesque. A son apogée, il allait du sud de l’actuelle Colombie jusqu’au nord du Chili en passant par l’Équateur, l’Argentine, le Pérou bien sûr et la Bolivie. Le problème est que les Incas n’avaient pas de chevaux. Pour communiquer à travers ce vaste empire, les Incas inventèrent donc un réseau de coursiers royaux, les Chasquis, porteurs de quipus. Grâce à un système de relais, ces formidables marathoniens pouvaient parcourir l’empire à très grande vitesse. Un chasqui prévenait le suivant en soufflant dans un coquillage qui faisait office de trompette (pututu).

Les chasquis pouvaient se reposer et se ravitailler et se reposer dans les nombreux tambos, répartis à travers l’empire tous les 20 à 30 km, qui servaient de refuges et d’entrepôts. Leur endurance, forgée dès l’enfance, était dit-on renforcée par la mastication des feuilles de coca.

Nourriture lyophilisée

Chuño, la pomme de terre déshydratée. Crédit: Kirk K
Crédit: Kirk K

Les Incas disposaient d’une méthode originale pour stocker les aliments qui préfigurait la technique moderne de lyophilisation. Ils emportaient les aliments à haute altitude, pour être à basse température. Ils les couvraient de tissus puis les écrasaient jusqu’à en extraire toute l’eau. Ils étaient séchés à l’air libre pendant 5 jours. Ce procédé était utilisé pour les tomates, fruits, la viande de Lama et surtout les pommes de terre, Chuño. Séchés, ils pesaient à peine 10% de leur poids initial et pouvaient être conservé pendant plusieurs années.

Culture en terrasse

Crédit: Bill Damon
Crédit : Bill Damon

Les terres planes sont rares dans les Andes.Les grandes pluies peuvent rapidement noyer les champs, éroder les sols et détruire les récoltes. Les Incas recouraient donc à  la culture en terrasse. Chaque terrasse était connectée à des drains et à un système d’irrigations.

Encore plus astucieux, les murs de pierre qui retiennent les terrasses permettaient d’emmagasiner la chaleur le jour, qui était diffusée au sol pendant la nuit. Plus la terrasse était étroite, plus la conservation de la chaleur était importante. Ce système permettait de simuler des microclimats, et d’adapter des plantes de la côte ou de la forêt aux température plus fraiches des Andes. Le site le plus fameux où l’on peut encore voir ces terrasses est celui de Moray.

Intihuatana – calendrier solaire

Crédit: David Stanley
Machu Picchu Crédit: David Stanley

Les Incas, qui vénéraient le soleil, disposaient d’une bonne connaissance en Astronomie.  En témoigne leurs horloges solaires, les Intihuatana. La plus célèbre est située au Macchu Picchu, la fameuse citée inca. Elle est constitué d’une table de pierre dont les quatre angles visent les points cardinaux, surmonté d’une excroissance. L’Intihuatana servait de calendrier. Durant deux jours, le 21 mars et le 21 septembre, le soleil ne crée aucune ombre sur la structure. A cette occasion, les Incas faisaient de grandes cérémonies.

En l’an 2000, la pierre fut endommagée par un grue, installée pour le tournage d’une publicité pour de la bière….

La route royale

Le chemin royal (camino real), était constitué d’un très grande nombre de routes à travers l’empire. Ils traversaient tout le Tahuantinsuyo, de la Colombie, à travers le Pérou jusqu’à l’Argentine et le Chili pour une longueur totale de 40.000 km. Les routes traversaient de hautes montages avec d’immenses escaliers et de longs ponts de cordes pour traverser précipices et rivières.

Aujourd’hui, la plus fameuse route est l’Inca trail, qui part de Vilcabamba et se termine au Macchu Picchu. 88 km de chemins qui constitue la randonnée la plus célèbre du Pérou.

Chirurgie crânienne – trépanation

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La trépanation, c’est à dire la chirurgie du crane fut pratiquée dans des cultures du monde entier mais tout particulièrement dans le Pérou pré-hispanique. Elle était effectuée après un traumatisme crânien afin de réduire la pression intracrânienne, face à une maladie ou à un trouble identifié comme étant d’origine spirituel ou psychologique. Plus de 10.000 crânes trépanés ont été déterrés au Pérou. Une étude menée sur 150 crânes trépanés montre que 60 % portent des traces de solidification, ce qui indiquerait une guérison probable.

Pont de cordes

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Parcourant la cordillère Andes, le tracée du chemin royal croisait de nombreuses rivières, gorges et canyons. Pour les franchir, les Incas utilisaient des ponts de cordes. Ils étaient confectionnés à partir de fibres végétales tissées, renouvelées chaque année. Les cordes étaient attachées de part et d’autre à de grosses pierre. Les ponts étaient si solide que les Conquistadors les franchissaient même avec leur chevaux. Le dernier exemple de ces ponts est celui de Q’iswa Chaka, qui traverse le fleuve Apurimac.

Murs antisismiques

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Cusco: Crédit: Peter Burka

Pour leurs constructions les plus prestigieuses telles que les bâtiments militaires et les temples, les Incas construisaient des murs tout à fait extraordinaires. Les pierres étaient taillées de manière parfaites et encastrées au millimètre près, sans joints à la surface extérieure. Certaines pierres pouvaient peser plusieurs dizaines de tonnes et on s’interroge encore sur les techniques utilisées pour les déplacer, les monter et les assembler, sans grue ni poulie. Le plus surprenant est que ces pierres n’ont pas la forme de rectangles mais de polygones irréguliers. Cette forme polygonale permettait de répartir les tensions et conférait une stabilité extraordinaire aux édifices. Les murs incas étaient ainsi à l’épreuve des puissants séismes qui frappent régulièrement le Pérou. On retrouve ces murs dans la plupart des grands sites incas, et notamment à Cuzco où ils servent encore de fondation aux édifices coloniaux. Si ces derniers se sont effondrés à plusieurs reprises à la suite de séisme, les murs incas eux sont toujours debout.

 

Un article inspiré de Genius Innovations accomplished by the incas (en anglais)

 

 

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